Indovinello veronese

Indovinello veronese

C’est probablément le texte le plus ancien. Ce sont douze paroles écrites par une main véronese à la fin du VIIIe siècle ou au début du IXe siècle. Il a été écrit sur un manuscrit presque une centaine d’annèes en avance, en Espagne. Ultérieurement il arrive à Vérone, où il se trouve à la Biblioteca Capitolare. (Cf. Monteverdi: 130-131).

L'indovinello semble établir une analogie entre l’action du paysan avec la charrue dans un champ et celle du scribe avec l’écriture sur la lettre.

 

Testo

Traduzione

Soluzione

se pareba boves

Teneva davanti a sé i buoi

Les doigts de la main

alba pratalia araba

arava bianchi prati

Les pages blanches d’un libre

et albo versorio teneba

e aveva un bianco aratro

La plume d’oie, habituellement employée à l’écriture.

et negro semen seminaba

e un nero seme seminava

L'encre, employée à écrire les paroles

 

 

Interprétation: d’après Monteverdi (p. 131), il s’agît de l’écriture. Les boeufs que le sujet inconnu du texte poussait devant soi sont les doigt de la main; le champ blanc qu’il labourait c’est la lettre; la charrue blanche qu’il en avait c’est la plume; la semence noire qu’il semait réprésente les signes d’encre qui se font avec la plume au moment de l’écriture.

Pour la première fois, nous avons face à nous et nettement non pas un texte latin qui contient de vulgarismes, mais bien au contraire nous en avons un emploi du vulgaire de façon intentionnée. Le fait que la même main de l’Indovinello ait écrit ultériéurement en parfait latin une prière (“Gratias tibi agimus, omnipotens sempiterne Deus”) nous permet penser que l’écrivain avait conscience des différences et mêmes des oppositions entre les deux langues employées dans le texte.